« 14 mois sans salaire, ça vous parle ? » : l’appel à l’aide d’un gérant de discothèque

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Depuis l’annonce du plan de réouverture dans lequel le monde de la nuit a été complètement écarté, les professionnels se mobilisent pour faire entendre leur voix. Lundi 10 mai, une trentaine d’entre eux se sont rassemblés devant l’Assemblée Nationale.

« 14 mois sans salaire : j’ai un crédit, j’ai des enfants. On fait comment pour se nourrir ? ». Les mots emplis de détresse de Christian Magard, co-gérant du Cap Club à Aubière (Puy-de-Dôme) illustrent pleinement le désarroi de toute une profession. Lundi 10 mai, lui et une trentaine de gérants de discothèques se sont rassemblés aux abords de l’Assemblée nationale pour montrer leur mécontentement et afficher leur soutien aux élus qui plaident en leur faveur. Fermés depuis 14 mois, les clubs ont été complètement oubliés du plan de réouverture élaboré par le gouvernement. Ce 10 mai, une quinzaine d’amendements ont été déposés par des élus du MoDem et de LREM. Ces derniers demandaient que les discothèques puissent rouvrir dès le 30 juin, avec la mise en place d’un pass sanitaire. Les Umih ont également déposé un référé en ce sens. 

Alors qu’ils avaient prévu de déposer une gerbe symbolique en hommage à la mort annoncée des discothèques, devant l’Assemblée nationale, les professionnels ont été déboutés. Les forces de l’ordre ont refusé qu’ils restent devant l’institution. Les gérants ont été sommés de se déplacer vers le parc des Invalides et de rejoindre leurs véhicules respectifs. Toutes les personnes du groupe ont écopé d’une amende de 135 € pour leur rassemblement. Excédé par ce traitement, Christian Magard a laissé échapper son désarroi. Un journaliste, présent sur les lieux, a diffusé les images sur Twitter. 

Plus tard dans la soirée, l’amendement déposé a été rejeté à une voix près (62 contre 63). Pour le ministre de la Santé, Olivier Véran, cette prudence reste justifié. Il a estimé qu’il « voulait analyser les conséquences de la réouverture des discothèques à l’étranger » avant de prendre une décision sur le territoire national. Pour les députés, désireux de faire évoluer le dossier du monde de la nuit, cette justification ne tient pas. La différence de traitement avec les autres établissements ne passe pas. De nombreuses questions restent donc en suspens pour le monde de la nuit qui ne dispose toujours pas de perspectives. 

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