Certains professionnels ont publiquement regretté l'absence de ministère du Tourisme dans ce premier gouvernement Borne. Mais finalement, cet « oubli » n'est peut-être pas dramatique. Il faut rappeler que le précédent titulaire de ce fauteuil, Jean-Baptiste Lemoyne, a débuté comme secrétaire d'État avant d'obtenir un maroquin de ministre délégué coiffant également les Français de l'étranger et la francophonie. Depuis décembre dernier, il cumulait cette charge avec la tutelle des PME. Après une telle intensité de travail, sans doute aspirait-il à des vacances bien méritées puisqu'il ne figure plus dans l'actuel organigramme gouvernemental. Le ministère du Tourisme semble bien ingrat... Parmi les précédents titulaires du poste, rares sont ceux qui ont connu un brillant avenir polir tique, sans même s'appesantir sur le sort de deux d'entre eux qui ont fini par explorer le tourisme pénitentiaire. On se souvient que quand François Hollande a décidé de placer les secteurs sous la responsabilité du ministère des Affaires étrangères les principaux responsables de syndicats étaient revenus enchantés du Quai d'Orsay. Bénéficier de l'oreille directe d'un poids lourd du gouvernement apparaît plus efficace que de devoir composer avec un secrétaire d'État sans grand pouvoir, dénué de moyens. On pourrait également rappeler que, durant la crise sanitaire, les deux ministres qui faisaient la pluie et le beau temps pour l'hôtellerie restauration étaient Bruno Le Maire (Économie) et Jean-Yves Le Drian (Affaires étrangères). Dans ce cas, pourquoi s'encombrer d'un ministère du Tourisme qui n'apparaît tout au mieux que comme un symbole ?