Alain Fontaine fixe le nouveau cap des maîtres restaurateurs

Tout d’abord, la structure s’est installée dans de nouveaux locaux au sein du Wework de la rue du Colisée (Paris 8^e). Une adresse dans l’air du temps qui symbolise la volonté d’efficacité que le président et son directeur général, Enrique Muzard, souhaitent insuffler à l’organisation. « Nous nous sommes rapprochés récemment de la Direction générale des entreprises afin de mieux préparer le renouvellement de la convention qui nous lie à l’État, indique Alain Fontaine. Nous souhaitons toujours être l’acteur principal de la promotion du titre, mais aussi un acteur du label. » Le président a ainsi égrené les trois axes forts qui vont inspirer son mandat : transparence, légitimité et crédibilité. Même si l’association a enregistré en 2019 une hausse de 25 % de ses cotisants, le président souhaite encore resserrer les rangs et demander à certains adhérents en retard de versement de cotisation ou à ceux dont la validation du titre a dépassé les quatre ans de se mettre rapidement à jour. Pour resserrer les rangs, Alain Fontaine entend renforcer la palette de services que l’association propose à ses adhérents, comme l’outil digital qui permet d’accéder aux petits producteurs référencés, répartis sur toute la France. Il s’agit aussi de communiquer de manière plus intense sur le titre de maître restaurateur en étant plus présent dans les médias. C’est la mission assignée à la chargée de communication, Julie Alberto, alors qu’Enrique Muzard va de son côté accentuer les opérations de lobbying. 

« L’apprentissage constitue l’épine dorsale des maîtres restaurateurs. Nous voulons accentuer ce rôle.

La communication passera par un renforcement des animations menées par les maîtres restaurateurs tout au long de l’année. Le concours le Panier gourmand disparaît pour laisser la place à une série d’opérations plus ciblées, comme le concours photo autour du fromage, qui se déroulera du 23 au 26 février à Paris, sur le Salon du fromage. Un concours original, intitulé Passion maître restaurateur, un autre regard sur le handicap, devrait être programmé en 2020. Il opposera des cuisiniers handicapés. Un autre concours destiné aux apprentis devrait être bientôt dévoilé et Alain Fontaine promet une grosse surprise dans son organisation. « L’apprentissage constitue l’épine dorsale des maîtres restaurateurs, insiste-t-il. Dans notre diplôme, il est indiqué que nous sommes des formateurs de base. Nous voulons accentuer ce rôle en signant des conventions avec les CFA. Nous souhaitons également mettre un environnement favorable aux apprentis dans le long terme en facilitant leur évolution professionnelle au sein de l’association. Avec la Banque populaire, nous souhaitons également constituer un fonds de financement qui pourrait aller jusqu’à aider les anciens apprentis à s’installer. »

Fin 2020, les maîtres restaurateurs mettront en place une ambassade itinérante. Ce restaurant, composé de plusieurs modules, voyagera à travers la France et sera associé en 2021 à une dizaine d’événements dans dix villes. Vingt chefs seront mobilisés sur ces opérations, qui permettront d’effectuer 5 000 rencontres. Enfin, l’association est disposée à élargir ses rangs en s’ouvrant aux producteurs des restaurants. Au terme d’une rigoureuse sélection, 600 producteurs réalisant un travail de haute qualité pourraient être associés à la structure. Une cinquantaine d’adhésions a déjà été ratifiée.

Avec l’aval du quai d’Orsay, les maîtres restaurateurs planchent sur l’installation d’un nouveau département World French Restaurants, qui accueillerait des restaurateurs qui pratiquent à l’étranger une cuisine d’inspiration française dans le respect du cahier des charges de l’association.