Les mesures gouvernementales prises en faveur de l’hôtellerie-restauration ont contribué à rassurer. L’annonce de l’indemnisation des salariés du secteur sur leurs revenus réels, et non sur la base des 35 heures, a montré que l’État faisait face à ses responsabilités, même si cette générosité risque de se payer sur le long terme. Comme l’a rappelé le ministre de l’Économie, Bruno Lemaire, la France connaîtra en 2020 sa plus forte récession depuis 1945. Une décroissance de 2,2 % est ainsi attendue conjuguée à un déficit budgétaire qui file la bride sur le cou. Cela va représenter un choc économique de grande ampleur qui risque fort d’ébranler la confiance générale. Trois semaines après la fermeture des bars et des restaurants, les exploitants ont fait leur compte. Pour beaucoup, le passage de gué que représente cette crise est envisageable, mais lors de la réouverture, le soutien aux entreprises disparaîtra et il est impératif que la reprise d’activité prenne le relais. On sait déjà qu’il faudra compter très modérément sur le tourisme. Quelques beaux rayons de soleil feraient l’affaire, mais leur présence reste toujours aléatoire. Il n’y a pas d’échappatoire. Il faudra tout mettre en œuvre pour redonner à vos clients la confiance et l’envie de revenir dans vos établissements. Comme on peut le faire pour relancer une pompe à eau arrêtée, il est nécessaire d’amorcer. Beaucoup de vos fournisseurs l’ont compris en mettant déjà en place des opérations, comme J’aime mon bistrot ou Bar solidaire. Ils conditionnent dès maintenant l’esprit de vos clients dans l’idée d’un retour vers le zinc. Cette offensive psychologique, il vous y incombe aussi d’y participer.