À peine l‘Europe commence-t-elle à sortir de la paralysie causée par la Covid-19 que la Russie déclare la guerre à l'Ukraine. Jacques Chirac avait coutume de dire que les ennuis volaient toujours en escadrille. En l'occurrence, ils se succèdent en file indienne. Ainsi, depuis 2015, les hôteliers parisiens, longtemps enviés par leurs collègues de province pour les taux d'occupation stratosphériques de leurs établissements, connaissent depuis les attentats de 2015 un défile ininterrompu de facteurs ralentissants au rang desquels il faut citer, entre autres, les grèves SNCF et les gilets jaunes. Enfin! les dernières analyses des experts de l'hôtellerie leur prédisent de beaux jours dès la rentrée de septembre et un avenir radieux illuminé par la perspective de la Coupe du monde de rugby et des Jeux olympiques parisiens. Le sifflement des missiles du côté de Kiev ternit déjà ces espoirs. La clientèle russe, non négligeable pour l‘hôtellerie française haut de gamme, commence déjà à faire défaut dans nos prestigieuses stations de ski et elle risque d'être rare cet été sur la Côte d'Azur où elle a pris ses habitudes, Cette conséquence resterait cependant anecdotique par rapport aux enjeux de ce conflit. Mais cette guerre, si elle s'enlise, aura d'autres répercussions plus lourdes sur l'économie mondiale, Elle risque notamment très vite d'amplifier les coûts de l'énergie déjà anormalement élevés. Même dans le secteur de l'alimentation, les cours de certaines matières premières comme le blé flambent. Pas besoin d'être devin pour pronostiquer que dans ce climat de perte de confiance, le poste tourisme est toujours le premier touché par les restrictions de dépenses que s'impose la population. Dans un tel contexte, il faut espérer que les diplomates soient plus utiles que les généraux.
Edito
POINT DE VUE : Après la Covid, la guerre !
02 Mar 2022 par JEAN-MICHEL DÉHAIS
