Axa en grand seigneur

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Axa vient de nouveau de demander un armistice dans le conflit juridique lié aux contrats souscrits via les agents. L’assureur, se pensant protégé par les termes vagues d’un contrat, a refusé d’honorer ses responsabilités et s’est retrouvé assigné en justice. Devant la barre des tribunaux de commerce et des cours d’appel, il a pu vérifier la formule du Cardinal de Retz selon laquelle on ne sort de l’ambiguïté qu’à son détriment. Une majorité de tribunaux a donné raison aux plaignants, mais Axa retarde l’échéance par des recours en appel, voire en cassation. La compagnie vient de changer de stratégie en proposant des négociations, mais sur la base d’une enveloppe limitée à 300 M€ alors que les experts considèrent qu’il faudrait 1 Md€ pour indemniser correctement les assurés.

C’est un peu comme si vous expliquiez à un de vos créanciers qu’ils devront se contenter du tiers de ce que vous leur devez et s’estimer heureux de ce geste de grand seigneur. Assez piteux, le DG France, Patrick Cohen explique benoîtement « qu’il y a des désaccords de banne foi de part et d’autre et la confusion juridique actuelle ne nous permet pas de les résoudre ». Il faut aussi prendre le temps de lire l’interview que Thomas Burberl, directeur général international d’Axa, a donnée au Parisien le 10 juin, Interrogé sur le gain de 800 M€ qu’il a réalisé sur les assurances auto durant, le confinement, il explique avec aplomb que les primes des automobilistes ne baisseront pas car l’assurance c’est le « collectif » et « l’an dernier, nos activités d’assurance entreprises ont été très impactées car les restaurateurs et les commerçants ont beaucoup souffert économiquement ». Quoiqu’il advienne, Axa, toujours du bon côté, ne connaît jamais les affres de la souffrance…

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