Victime de la crise sanitaire engendrée par la Covid-19, la célèbre enseigne française a été placée en redressement judiciaire le 29 juillet dernier. Courtepaille, dont le réseau comporte 300 établissements pour plus de 3 500 salariés, a vu ses restaurants baisser le rideau pendant onze semaines en zone verte et deux de plus en Île-de-France. Pour couronner le tout, l'État n'a pas souhaité voler au secours du fonds britannique ICG, qui détient l'enseigne, et lui a refusé le fameux prêt garanti par l'État (PGE). Alors que les potentiels candidats (parmi lesquels figuraient le groupe Bertrand) à la reprise avaient jusqu'au 24 août pour formuler leurs propositions, Buffalo Grill a déposé un dossier. Quoiqu'il advienne, les salariés de Courtepaille verront leurs emplois sauvegardés. Buffalo Grill propose de préserver 85 % des emplois, soit un peu plus de 3 100 salariés sur un total de 3 600 en comptant les franchisés. Les effectifs restants devraient bénéficier d'un reclassement chez le candidat repreneur, qui cherche à recruter 170 salariés. Le directeur général de Buffalo Grill, Jocelyn Olive, a sobrement déclaré : « C'est le numéro un qui propose au numéro deux de travailler ensemble mais dans le respect des deux marques. » En 2019, Courtepaille a réalisé 259 M€ de chiffre d'affaires HT et a servi 14,4 millions de repas. De son côté, Buffalo Grill et ses 360 restaurants pour 600 M€ de chiffre d'affaires font figure de géant. Dans le détail, l'enseigne thématique propose de reprendre 92 contrats de franchise et 145 restaurants sur 190 opérés en succursales. Le projet de Jocelyn Olive a de quoi séduire le tribunal de commerce. Il souhaite investir 80 M€ sur une période de cinq ans, plus 20 M€ en dépenses marketing. Verdict le 14 septembre prochain.