Le spectacle de la campagne municipale à Paris n’en finit pas de nous affliger avec ses multiples rebondissements et ses échanges qui volent le plus souvent au-dessous de la ceinture. A posteriori, l’affrontement Tiberi, Seguin, Delanoë, en 2001, apparaît comme un échange de courtoisies. La teneur du débat actuel n’est pas à la hauteur de l’enjeu. On attend un échange de projets constructifs et d’idées innovantes. On assiste à des invectives, procès d’intention, voire à des considérations purement politiques qui n’ont rien à voir avec la question municipale. Les Parisiens attendent des réponses concrètes qui amélioreront leur quotidien en matière de propreté, de transport, d’éducation ou de sécurité. L’élection est d’autant plus importante que le maire de cette mandature qui s’annonce, organisera et ouvrira les JO de 2024. Les électeurs, pour se déterminer, souhaitent des programmes clairs et réalistes. La personnalité de celui qui les porte revêt également une importance, mais on se moque de savoir ce qu’il fait de sa vie privée. Les propositions utopistes qui sont aujourd’hui formulées par la plupart des candidats suscitent le plus souvent l’hilarité. Allègrement, les uns tirent un trait sur le périphérique, déplacent la gare de l’Est, alors que les autres parlent d’une ville 100 % vélo ou de bannir le diesel du jour au lendemain. La surenchère écologique atteint des sommets et fait oublier les questions pratiques qui rythment le quotidien des Français. C’est pour- quoi notre journal, qui porte fièrement « Paris » dans son titre, a envoyé aux différents candidats les interrogations qui concernent nos lecteurs et nous publierons leurs réponses dans les semaines qui viennent.