Marseille fait face à la crise de la Covid-19 avec une certaine insouciance. Même si les hôtels restaurants souffrent cruellement du manque de touristes, les Marseillais envahissent avec beaucoup de décontraction les terrasses et même les salles de certains restaurants, le soir venu. Il y a deux façons d'analyser ces comportements. On peut d'abord se réjouir d'une reprise plutôt rapide même si le compte n'y est pas pour de nombreux professionnels. Il faut aussi considérer que le respect très relatif des mesures sanitaires qui règne dans la cité phocéenne pourrait être lourd de conséquences à terme. Déjà la ville, la préfecture et l'ARS ont mis en place un dispositif de suivi renforcé face à la progression locale de la propagation de l'épidémie. Tous les restaurateurs qui tardent à rouvrir leurs portes font peut-être preuve de sagesse. C'est le cas notamment à Paris où la capitale est désormais vidée de ses habitants et de ses touristes. Un bon nombre d'établissements parisiens annoncent leur réouverture en septembre. Ils auront passé près de cinq mois et demi sans voir un client ; ce qui est sans doute dommageable au lien commercial tissé année après année qui pourrait vite se distendre. A contrario, tous ceux qui ont tenté envers et contre tout de maintenir l'activité ont pris de l'avance. En observant le retour de leurs habitués, ils ont appris à déchiffrer les codes du monde d'après. Entre ces deux attitudes, un juste milieu s'impose aujourd'hui : travailler en observant avec sérieux le protocole sanitaire.