Fournisseur de viandes bourbonnaises

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À l’initiative du premier label Rouge de race bovine, la Sicaba, créée en 1963 à Bourbon-l’Archambault (Allier), représente aujourd’hui 31 millions d’euros de chiffre d’affaires. Leur parti pris : le circuit court et la qualité.

La Sicaba, société d’intérêt collectif agricole de Bourbon-l’Archambault, s’applique à garder la tradition de travailler avec la viande locale et à la valoriser. Cet abattoir pas comme les autres est né de l’intention d’éleveurs du Bourbonnais de garder la main sur la commercialisation de leurs animaux sur l’abattoir municipal. Dès 1963, déjà, les agriculteurs se tournent vers la qualité. « Ils ont réfléchi pour faire la différence. Les animaux étaient déjà garantis élevés à l’herbe avec un engraissement sans hormones », explique Luc Mary, directeur actuel de la Sicaba.

Après le scandale du veau aux hormones des années 1970, les éleveurs persistent et signent et créent le label Rouge du charolais bourbonnais, « une initiative à 200 % Sicaba », précise le directeur. Ce parti pris pour la qualité encadrée par un cahier des charges précis et exigeant aura été la clé pour l’avenir de la structure. « S’ils n’avaient pas pris ce tournant tout de suite, on ne parlerait plus de la Sicaba aujourd’hui », assure-t-il. Par la suite, la société va s’engager pour le label Rouge de l’agneau bourbonnais mais aussi pour le porc fermier d’Auvergne, démarche à laquelle ils ont également adhéré. En 1991, ils sont parmi les premiers à miser sur l’agriculture biologique avec l’arrivée d’éleveurs bio dans la coopérative.

Pratique : www.lesviandesdubourbonnais.fr

La société va s’engager pour le label Rouge de l’agneau bourbonnais.

« On ne peut pas faire plus court ! »

Les différentes crises de la vache folle ont boosté leur croissance, grâce à leur positionnement assumé sur la qualité de la viande mais aussi de la filière courte. De 8 millions d’euros de chiffre d’affaires en 1997, la structure est passée à 31 millions d’euros en 2017. Une montée en puissance qu’il a fallu gérer en augmentant la capacité de production avec l’acquisition en 2011 de l’abattoir de Vichy, « chez Hassenforder », qui se veut plutôt spécialisé sur la viande porcine. En tout, 80 % des bêtes proviennent de la région à 30 kilomètres à la ronde. « C’est un outil de proximité, et c’est une volonté des éleveurs. Nous sommes sur une filière courte élevage-abattage-transformation. On ne peut pas faire plus court ! » assure Luc Mary. La mission de la Sicaba : abattre la viande des éleveurs du Bourbonnais, « et pas faire de la viande de Kobé » , assume-t-il. Très implantée dans la boucherie artisanale dans le nord, le centre et l’est de la France, la Sicaba se développe aussi fortement dans la restauration qui représente 35 % de son chiffre d’affaires. À l’avenir, le bio devrait être un des axes de développement avec une volonté d’augmenter le nombre d’éleveurs sur ce segment déjà en place depuis les années 1990 dans la coopérative. Un objectif subsiste depuis le début : valoriser les viandes du Bourbonnais, notamment en restauration. « On doit être fier de notre produit, de notre viande, de notre charolais bourbonnais. Et l’afficher sur les cartes. »

À l’avenir, le bio devrait être un des axes de développement.

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