Nous entrons dans l'ultime hiver où les terrasses seront chauffées. À partir du mois d'avril 2022, ces dispositifs seront théoriquement proscrits. Toutefois, dans notre pays, le Gouvernement peut introduire dans le décret, qui n'est pas encore écrit, quelques nuances entre l'application d'une loi et son esprit. Comme les pilotes d'avions tractant des banderoles publicitaires, cafetiers et restaurateurs font partie de ces acteurs visibles, victimes des foudres de la loi Climat et résilience. L'interdiction de ces chauffages et de ces petits avions n'empêchera en rien le réchauffement climatique, mais le symbole est fort pour un gouvernement qui entend montrer sa détermination écologique. Du haut de ses 31 ans, Mickaël Nogal, député de Haute-Garonne et rapporteur de la loi, a trouvé la solution, « après le 31 mars 2022, on se mettra en terrasse avec un petit plaid », Mais ces plaids ne représentent qu'un pis-aller et poseront des problèmes d'hygiène, même en dehors du contexte sanitaire actuel. Soyons réalistes, si les exploitants de terrasses investissaient jusqu'à présent des milliers d'euros dans l'installation de ces systèmes, c'est parce qu'ils y trouvaient un intérêt financier. Certains affirment même qu'ils devront licencier si cette interdiction était maintenue dans l'état. Il serait temps de laisser une porte de sortie aux exploitants. Des solutions peu polluantes comme les granulés de bois ou certains chauffages infrarouges qui ne produisent pas de CO2 pourraient constituer un compromis acceptable dans le décret a venir. Ces nouveaux équipements représentent bien sur un coût supplémentaire, mais ils constitueraient un geste de bonne volonté des professionnels envers le climat.
Edito
CHAUFFAGE : Glaciation promise des terrasses
06 Oct 2021 par JEAN-MICHEL DÉHAIS
