« Il faut prendre son mal en patience », Serge Boyer

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Le patron des brasseries parisiennes Le Galliera (16e) et Millésime (17e), Serge Boyer, profite de l’obligation de fermeture pour faire quelques travaux de rénovation. Son mot d’ordre : patience.

Serge Boyer
Serge Boyer

Le choc de la nouvelle
« C’était catastrophique. Nous n’avons pas été prévenus et les chambres froides étaient pleines. On a tout de suite téléphoné aux assurances, mais il n’y a rien de prévu… Pourtant page 7, c’est bien marqué que je suis assuré, mais quand on regarde les conditions de près, c’est exclu des garanties. C’est une bataille que nous devrons avoir avec les assurances. J’ai dix-sept salariés au Galliera  et dix au Millésime. Ils sont tous au chômage partiel. Ils sont payés sur quarante-trois heures avec les heures supplémentaires d’habitude. Là, ils vont être payés sur trente-cinq heures [propos recueillis avant l’annonce de l’indemnisation sur 39 heures pour le secteur du CHR, le lundi 6 avril, N.D.L.R.] et moi, je n’ai le droit à rien. » 


Optimiser le temps

« Il faut prendre son mal en patience, j’en profite pour faire de la désinfection, de la peinture du carrelage, refaire un faux plafond… Je refais un coup de propre dans la cuisine. J’ai deux ouvriers qui travaillent, mais il faut du matériel, donc on ne peut pas faire des gros travaux, car il faudrait plus de marchandises, mais ce n’est déjà pas mal. On en fait un peu tous les jours, mais on en garde pour les semaines suivantes. »


Être patient, même après

« Après, ça reviendra tout doucement les gens auront perdu de leur pouvoir d’achat. Les premiers jours, ils vont peut-être tous sortir mais après ? Puis il y aura de la crainte, le virus sera toujours là et il faudra éloigner les tables les unes des autres. La socialisation mettra du temps à revenir. Ça va être long, je pense que ça ne reviendra pas avant le mois d’août. L’important sera d’arriver à remettre les entreprises sur pied. On verra petit à petit ce qu’il faudra mettre en place. Je travaille avec mon fils, ma fille, ma femme et mon gendre. Le privilège que nous avons, c’est de pouvoir manger tout ce qui est dans la chambre froide. Soyons patients et respectons les règles. »

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