Inutile intransigeance

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Le Premier ministre a donné beaucoup de grain à moudre aux humoristes en annonçant qu’il ouvrait les stations de ski tout en fermant les remontées mécaniques. Il s’est aussi attiré les foudres de la Conférence des évêques de France en instituant une jauge à 30 personnes dans les lieux de culte, quelles que soient les capacités d’accueil. L’hôte de Matignon paraît aujourd’hui surjouer la rigueur sanitaire, alors que le nombre de contaminations quotidiennes (4 005 au 30 novembre) est retombé au niveau où il évoluait à la fin août. Autour de Jean Castex, certains ministres, comme Bruno Le Maire ou Alain Griset, seraient plus enclins à un déconfinement accéléré, et défendent sans grande ardeur l’intransigeance exprimée par le chef du Gouvernement. Contrairement à ce dernier, ils sont directement confrontés au désarroi des restaurateurs. Ils comprennent que la colère gronde.

Des manifestations commencent à éclore à Marseille, Angers, La Baule ou Mazamet. Un grand rassemblement pourrait avoir lieu le 15 décembre à Paris. Tous ces restaurateurs ne demandent qu’une chose : retravailler et contribuer ainsi à remplir les caisses de l’État au lieu de les vider. Le moment serait peut-être venu de leur faire confiance en leur permettant de retravailler au plus tôt. Ces femmes et ces hommes sont pleinement convaincus de la nécessité d’endiguer rapidement cette pandémie en appliquant des consignes sanitaires strictes car ils savent pertinemment qu’ils ne retrouveront pas un niveau d’activité normal tant que la confiance ne sera pas revenue. Pour y parvenir, ils sont même prêts à accepter des sanctions plus sévères pour ceux d’entre eux qui n’appliqueront pas les règles.

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