Maison Gatti : la force tranquille

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Rachetée en 2019, l’entreprise Gatti poursuit sobrement l’héritage d’une lignée de rotiniers. Avec néanmoins des perspectives prudentes de développement.

Maison Gatti
Maison Gatti

En 2020, la Maison Gatti a 100 ans. Si ce bel anniversaire n’a pas été célébré en grandes pompes, c’est que le nouveau propriétaire de l’entreprise, rachetée l’année dernière, prend encore ses marques. Gatti apparaît comme une valeur sûre, une entreprise paisible qui a fait son petit bout de chemin au fil des décennies. « Chez nous, il n’y a pas de nouvelle collection chaque année. Le catalogue est stable dans le temps avec un renouvellement diffus. C’est une industrie qui s’inscrit dans un temps long, pas dans une tendance. On travaille très peut avec le retail et nos clients B to B n’attendent pas de nous de l’événementiel », commente le nouveau président et sérial-entrepreneur Alexis Dyèvre. 30 modèles de chaises, 30 coloris, 30 motifs, à composer à sa guise. « On n’a pas de stock, on travaille sur commande. Le côté personnalisable, c’est ce qui plaît dans le meuble en rotin. »


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Le jonc vient renforcer la structure. ©Laura Duret

Cette année, deux nouvelles formes, la Dauphine et la Trocadéro, sont venues enrichir l’offre (lire en encadré). Aujourd’hui, Gatti réalise 30 % de son chiffre d’affaires à l’export (Europe du Nord, pays du Golfe) et les établissements parisiens constituent toujours une grosse part du carnet de commandes. « Nous sommes très fiers de pouvoir ainsi rester fidèles à l’origine de l’entreprise, se félicite Alexis Dyèvre. Là où certains ont choisi de se positionner sur le design, nous avons choisi de rester concentrés sur notre clientèle historique, les terrasses et bistrots. »


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Le rotin est assoupli au chalumeau avant d’être modelé à la main. ©Laurat Duret

 

ÉLARGIR LA CIBLE

En déménageant du petit atelier du 15e arrondissement de Paris fondé par un immigré italien, vers les locaux spacieux de la Seine-et-Marne où travaillent 30 personnes, l’entreprise n’a pas perdu son âme. « Nos prédécesseurs ont eu l’intelligence de maintenir toute la production en France et d’industrialiser le process pour que l’activité soit rentable et viable. Sur ce marché, la question n’est pas de vendre nos chaises en rotin, il y aura toujours des acquéreurs, c’est presque une valeur refuge. Le point central est plutôt de la fabriquer. » Le projet doit permettre à Gatti de développer son implantation en province, où la demande est grandissante. « Il y aura sans doute des succursales et je vais sans doute ouvrir une nouvelle unité de production. » Le nouveau patron fera là peut être une entorse au 100 % made in France en installant un atelier en Espagne, ou au Portugal, à proximité du port où débarque le bois africain qu’il utilise pour les châssis, pour optimiser. « Nous envisageons aussi de nous développer vers l’hôtellerie avec des produits indoor. » Une manière d’élargir l’offre de la maison qui, on le sait peu, fabrique également, de manière artisanale, des tables de bistrot en bois cerclé. La gamme indoor pourrait de son côté élargir l’offre vers la décoration, notamment des luminaires et des têtes de lit.


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Les assises et les dossiers sont tissés en Rilsan, un dérivé de l’huile de ricin. ©Laura Duret


Deux nouveautés

Fait rare, Gatti présente deux nouveaux modèles de chaises en 2020, la Trocadéro et la Dauphine. Elles associent les nuances soutenues du rotin Malacca et du jonc, plus clair, au niveau des renforts. Le tissage des assises est à choisir parmi les motifs existants et l’ensemble peut être décliné également en banquettes, en fauteuils et en tabourets de bar.

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Les chaises Trocadéro (à gauche) et Dauphine, les nouveautés 2020. ©Laura Duret

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