C'est au moment où le virus paraît à l'agonie que les scientifiques nous annoncent son retour sur la route des vacances. Espérons qu'il s'agit là d'un ultime baroud d'honneur de la Covid-19 et que cette nouvelle vague se brise sur le barrage de la vaccination. D'ailleurs, le président de la République est monté en première ligne pour amplifier ce barrage et sauver ainsi la rentrée économique de septembre. C'est le choix de la raison et peu de voix contestent la nécessité du vaccin obligatoire chez les soignants. Étendre cette obligation à l'ensemble de la population est une autre histoire. On peut en effet arguer qu'il s'agit là d'une atteinte aux libertés individuelles. L'enjeu sanitaire justifie-t-il cette entorse à un principe fondamental ? Emmanuel Macron a contourné cet obstacle en étendant dès le mois d'août le pass sanitaire a la fréquentation des bars et restaurants. Il ne sera plus possible de s'asseoir, même à une terrasse, sans présenter le fameux sésame de la vaccination ou du test PCR récent.
Pour les vaccinés, c'est open bar, ils peuvent aller jusqu'à s'accouder au comptoir. Cette décision n'est pas une bonne nouvelle pour les CHR qui devront assumer une mission de contrôle avec un rôle de supplétif de la police. Plus grave, avec une France Coupée en deux, il faudra renoncer à la moitie de la clientèle alors que cette dernière fait déjà de'faut. L'effet d'annonce est immédiat, au lendemain de l'allocution d'Emmanuel Macron, près d'un million de Français se sont inscrits sur les listes d'attente du vaccin. Le procédé est efficace, mais hypocrite. Pourquoi tout simplement rendre obligatoire la vaccination dès à présent ? Le président de la République a lui-même reconnu qu'il n'excluait pas de prendre à terme cette disposition.