À l'heure où nous écrivons ces lignes, nous attendons toujours la feuille de route établie par Premier ministre, concernant les dates et les conditions d'ouverture des restaurants. Il est fort probable que les restaurants situés en zone verte pourront bel et bien ouvrir dès le 2 juin. Il n'est pas impossible que d'ici là, certains départements rouges puissent verdir, mais il ne serait pas trop raisonnable d'espérer que Paris, particulièrement touchée, bénéficie d'un traitement de faveur. La capitale devra sans doute patienter... Au-delà de l'agenda, la clé de cette sortie de crise demeure le protocole sanitaire.
Sa rédaction serait en bonne voie et sa publication officielle devrait intervenir rapidement. Après les projets qui visaient à transformer les restaurants en salles opératoires, il semble que le Gouvernement ait amendé ses préconisations en revenant à des exigences plus raisonnables, mais néanmoins rigoureuses. Pourtant, même dans ces conditions assouplies, certains ne reprendront pas tout de suite le chemin des fourneaux. Ils estiment chiffres à l'appui qu'ils perdront moins d'argent en restant les bras croisés. Après être sortie du confinement, la société réalise que le gouffre financier creusé durant cette période pourrait être plus dangereux que le virus lui-même. La situation des restaurateurs exprime ce paradoxe. La logique du principe de précaution poussée à l'extrême se révèle aujourd'hui redoutable. Alors que la menace sanitaire décroît, il est peut-être temps d'accepter une certaine dose de risque pour mieux surmonter cette crise. La responsabilité de ce dosage représente toute la difficulté de la tâche des hommes politiques qui nous gouvernent aujourd'hui.