La perle rouge du Rhône

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Dans la région de Bessenay (Rhône), la culture de la cerise représente 90 % des fruits cultivés. Reconnue pour son goût et sa qualité, la cerise de Bessenay se récolte du mois de mai à la fin juillet. Malgré l’épisode de gel foudroyant d’avril, les producteurs se tiennent prêts pour la récolte 2021.

Burlat, ferdouce, balrine ou regina : dans la région de Bessenay et ses alentours, ce ne sont pas les variétés de cerises qui manquent. Au total, la culture de la perle rouge du Rhône ne représente pas moins de 3 000 tonnes de fruits par an, récoltées sur une vingtaine de communes situées entre les Monts du Lyonnais et le Pays de L’Arbresle. Plus d’une centaine de producteurs cultivent ce petit fruit rouge réputé. Il faut dire que les terres et le climat de la région se prêtent tout particulièrement à la production de la cerise. Ses nombreux coteaux et leurs sols d’arène granitique sablo-limoneux offrent un terrain idéal pour la culture, l’altitude permettant de préserver la fraîcheur et la fermeté des fruits. L’Auvergne-Rhône-Alpes est d’ailleurs la deuxième région productrice de cerises après la PACA1.

Le gel et ses conséquences 

Pour autant, la saison à venir s’annonce compliquée, à Bessenay comme dans de nombreuses autres régions arboricoles. En cause, l’épisode de gel de la semaine du 5 avril, qui a eu des répercussions dramatiques sur les cultures « Les exploitations ont été touchées à des degrés divers : les fruits de celles situées entre 450 et 550 mètres d’altitude n’ont pas gelé, on estime qu’il reste 40 à 50 % du verger », résume Aurélien Gayet, président de l’association Arboriculteurs de Bessenay et de l’interprofession Califruit. Sur sa propre exploitation de 13 hectares – dont neuf dédiés à la culture de la cerise – l’arboriculteur estime avoir un potentiel de récolte de 60 %. « Le gel est advenu pendant la floraison, il a de fait touché les variétés les plus précoces : il y aura plus de cerises à récolter en juillet qu’au mois de juin ». Parmi les variétés les plus précoces se trouve la burlat, cerise la plus connue des consommateurs, qui représente 10 % du tonnage total de la cerise de Bessenay. Mais heureusement, d’autres cerises plus tardives comme la regina, une variété assez ferme et résistante aux intempéries, ou encore la staccato, cerise la plus tardive donc la récolte a lieu de juillet à août, devraient permettre à certains producteurs de tirer leur épingle du jeu.

Depuis plusieurs années, le chef Régis Marcon est l’ambassadeur de la cerise de Bessenay. 40 % des cerises de Bessenay sont commercialisées en circuit CHR.

Depuis avril 2017, la cerise de Bessenay est une marque déposée, confondée par les producteurs de Bessenay, l’interprofession Califruit et les deux metteurs en marché Cerifrais et Chambe Agri Fruits. « Avant de créer la marque cerise de Bessenay on avait fait un séminaire pour savoir si on faisait une IGP, mais le problème c’est qu’il faut 10 ans pour la créer. Nous avons donc opté pour une marque, qui contrairement à la précédente, Sublim de Bessenay, rassemble l’ensemble de la filière », explique Aurélien Gayet. Grâce à plusieurs campagnes de communications -affichage sur des camions, publicités télé et en ligne – la marque a gagné en notoriété. La cerise de Bessenay s’est également dotée d’un ambassadeur triplement étoilé en la personne de Régis Marcon, chef du restaurant éponyme.

« Il a été président du jury d’un concours de jus de fruit du Rhône, nous l’avons rencontré par ce biais. C’est un restaurateur qui aime beaucoup le terroir, on lui a présenté notre région et lui aussi vient des montagnes, il a été séduit par notre projet », se souvient le président de Califruit. Aujourd’hui, la cerise de Bessenay s’est fixée un objectif ambitieux : d’ici deux ans, 100 % des vergers commercialisant la marque devront être certifiés HVE. « L’année dernière, nous avions une dizaine de producteurs certifiés et une quinzaine devrait le devenir cette année. Cela représente d’ores et déjà la moitié du tonnage ».

1 France Agrimer, chiffres 2016

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