La pisciculture d’Aubazine en route vers le bio

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Un peu plus au nord, côté corrézien, Robin Mazerm dirige la pisciculture d’Aubazine. Comme son père avant lui, le jeune homme est engagé dans une démarche de production raisonnée et envisage le passage au bio.

C’est sur les berges du Coiroux, à mi-chemin entre Brive-la-Gaillarde et Tulle, qu’est installée la pisciculture de la famille Mazerm. La petite structure produit chaque année 3 tonnes de truites, intégralement commercialisées en circuit court auprès de clients « locavores ». « Dès le début des années 1980, mon père avait fait le pari d’une production écologique et raisonnée, explique le jeune homme.

« Aujourd’hui, je suis le seul pisciculteur en Corrèze à produire de la truite nourrie à l’aliment bio. » Résultat, des poissons à la chair très blanche, dépourvue de leur habituelle coloration saumonée. « Je n’ajoute pas de colorants dans l’alimentation des truites. La tenue de la chair est meilleure et cela ne change rien au goût, estime le jeune homme. Mais les consommateurs sont habitués au saumon, qui passe une partie de sa vie en mer et dont la chair est naturellement rosée. Il faut faire de la pédagogie pour convaincre. » Autre différence, la couleur des œufs est jaune et non orangée. S’il envisage sérieusement de faire labelliser ses poissons « Agriculture biologique », Robin Mazerm reste freiné par le manque de disponibilité en alevins bio. « Je n’ai pour l’instant pas la capacité à les produire moi-même », pointe-t-il. Les piscicultures bio sont encore rares en France ; le label permettrait au Corrézien de démarcher le réseau des magasins spécialisés, très en demande. En attendant, le jeune homme pense développer la vente de brochets et de sandres sous vide, en darnes ou en filets.

Robin Mazerm, pisciculteur à Aubazine, en Corrèze.

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