Le tourisme tient désormais son secrétaire d'Etat en la personne de Jean-Baptiste Lemoyne. Ce dernier était déjà en charge du dossier auprès de Jean-Yves Le Drian, mais à présent, ses attributions sont clairement définies dans le secteur. La dernière ministre réellement en charge du Tourisme s'appelait Sylvia Pinel, fonction qu'elle cumulait avec le Commerce et l'Artisanat jusqu'en mars 2014. Depuis l'arrivée de Laurent Fabius au quai d'Orsay, le tourisme est devenu une compétence directe des ministres des Affaires étrangères successifs. Les responsables des syndicats professionnels ne s'en plaignaient guère. Il valait mieux pour eux avoir affaire avec un poids lourd du gouvernement capable de déplacer les lignes que de dialoguer avec un poids mouche dont le rôle s'apparentait le plus souvent à celui d'un petit télégraphiste. Les choses ont changé après la première phase du remaniement, il y a près de trois semaines, les principales organisations professionnelles du secteur cosignaient un texte réclamant un « ministre dédié » et lorgnaient de façon très claire vers Jean-Baptiste Lemoyne en soulignant sa coordination « efficace » à la tête du Comité de filière tourisme. Ils ont obtenu gain de cause. Ce secteur qui assure 8 % du PIB a cruellement besoin d'un médecin à son chevet pour relancer la fréquentation dans un avenir des plus incertains. Cette évolution traduit aussi une évolution de la situation déjà perceptible sous le quinquennat Hollande : les rapports entre la profession et le pouvoir ne passent plus par le rapport de force mais par un dialogue constructif.