Au sortir d'une rencontre qui devait les rassurer, les syndicats se sont montrés déçus par les annonces de Jean Castex. Pourtant, « on était étonnés d'être reçus aussi rapidement», glisse Roland Héguy de l'Umih. Mais les mesures ont laissé sur leur faim les représentants de la restauration. Le chômage partiel à 100 % et jusqu'à fin 2020 « ne suffit pas », assène Roland Héguy, « surtout quand cela fait plusieurs mois que nous demandons des mesures concrètes sur les retards de loyers, les annulations de charges et les assurances ». Sur ce dernier point, Bruno Le Maire, ministre de l'Economie et des Finances, aurait fait part de son soutien, affirmant que les « assurances n'avaient fait aucun effort ».
" Nous avons dit ce matin au Premier ministre, nous n’en serions pas là si vous aviez pris des mesures plus rapides sur les loyers, les pertes d’exploitation ou les exonérations de charges. " Roland Héguy @franceinfo
— UMIH (@UMIH_France) September 29, 2020
Le flou des conditions du fonds de solidarité
Autre mesure de soutien, le plafond/entreprise du fonds de solidarité passe de 1 500 à 10 000 € pour le secteur. Toujours pas assez, pour l'Umih et le GNI. Ce dernier dénonce, par la voix de Marcel Bénézet, le flou des conditions pour bénéficier de ce fonds de solidarité : « On nous a dit que ces conditions allaient être assouplies, mais on aurait aimé repartir aujourd'hui en sachant exactement à quoi s'en tenir ». « Actuellement, personne n'est éligible à ce volet 2 du fonds de solidarité », ajoute Roland Héguy.
Les syndicats ont demandé au Premier ministre de s'assurer que les restaurateurs « ne revivent pas le KO debout des fermetures totales à Marseille et en Guadeloupe », ajoutant qu'ils se tenaient à la disposition du Gouvernement pour mettre en place un protocole renforcé permettant le maintien de l'ouverture des bars et restaurants.
Laissez les restaurateurs travailler
Dans un communiqué commun, les syndicats sont revenus sur le fait que « depuis le début de la crise, les professionnels du secteur ont fait preuve de responsabilité en proposant d’eux-mêmes aux pouvoirs publics un protocole sanitaire permettant d’accueillir les clients et le personnel des établissements dans les meilleures conditions de sécurité, protocole qui a été validé par le gouvernement. »
Et de conclure : La profession « est prête à faire plus pour éviter une nouvelle fermeture de ses établissements, qui achèverait de sacrifier un secteur qui peine déjà à se relever de trois mois d’arrêt et lutte au quotidien pour sa survie. »