Le citron de Menton, star de saison

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Agrume emblématique de la Riviera azuréenne, le citron de Menton arrive à maturité au cœur de l’hiver. Mûri sur l’arbre, récolté à la main, il ne subit aucun traitement après récolte et n’est enrobé d’aucune cire. Un produit IGP haut de gamme dont la culture connaît un vrai renouveau.

Son jaune éclatant et sa douceur évoquent le soleil de la Côte d’Azur. Il s’en est pourtant fallu de peu pour que sa production ne soit plus qu’un souvenir. Après plusieurs siècles d’âge d’or, Menton ne comptait en effet plus que trois producteurs de citrons en 1950. En cause, un champignon ravageur des vergers et l’urbanisation galopante de la région. Ce n’est qu’à partir du milieu des années 1990 que la situation s’améliore, grâce à une prise de conscience des élus locaux. « Il y a eu une forte volonté politique de relancer la production », pointe Stéphane Constantin, directeur de l’Association pour la promotion du citron de Menton. « En quarante ans d’efforts, nous sommes passés de quelques tonnes par an à plus de quarante. » L’IGP, obtenue en 2015, regroupe désormais 33 producteurs et près de 2 500 arbres. Des chiffres qui devraient continuer d’augmenter. « L’objectif est de continuer à trouver des terrains pour planter et convaincre les petits propriétaires de nous rejoindre dans la démarche IGP. Il y a encore un beau potentiel. Chaque année, nous sommes rejoints par de nouveaux producteurs. »

Le citron de Menton a obtenu la reconnaissance de sa spécificité par une indication géographique protégée en 2015.

Le bassin mentonnais, entouré de collines, protège les vergers du vent et bénéficie de la douceur méditerranéenne. Un climat parmi les plus tempérés de France, où les citronniers sont traditionnellement cultivés en terrasses. Ces « restanques » emmagasinent la chaleur le jour pour la restituer durant la nuit. Le cahier des charges de l’IGP impose par ailleurs l’implantation des vergers à moins de 390 m d’altitude et moins de 7 km de la mer. « L’aire de production sous signe officiel de qualité ne regroupant que cinq communes ; c’est un fruit vraiment marqué par l’influence de son terroir. L’acidité est là, mais il est plus doux et plus sucré que les citrons italiens ou espagnols » Mûris sur l’arbre, récoltés manuellement, ils ne font l’objet d’aucun traitement après récolte ou d’enrobage à la cire. Un naturel qui a su séduire de nombreux étoilés, à l’image de Mauro Colagreco, chef du Mirazur à Menton. La star locale – il ne compte plus les récompenses – se pose en ambassadeur du précieux agrume, dont il est lui-même producteur. Joël Garault, à Monaco, fut aussi en son temps président d’honneur de l’Association pour la promotion du citron mentonnais. Chaque année, la ville de Menton organise également de février à mars la fête du citron, un événement auquel sont associés producteurs, artisan-transformateurs, bonnes tables et le lycée hôtelier Paul-Valéry. L’occasion de déguster un barbajuan au citron, beignet typique de la Côte d’Azur, ou encore le célèbre limon-cello… à base de citron IGP, s’il vous plaît !

L’Association pour la promotion du citron de Menton fait perdurer les pratiques culturales en accompagnant le renouveau de l’agrumiculture.

Infos pratiques

Aire de production : bassin mentonnais (Alpes-Maritimes) – implantation des vergers à moins de 390 m d’altitude et 7 km de la mer – calibre des fruits 53 à 90 mm

Crédit photos : ©ACPM

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