Ce sont les premières pommes de terre de l'année, d'où leur appellation « primeur » . Plantées après les gelées, elles font leur apparition sur les étals à partir d'avril et jusqu'au mois de juin.

Leur goût inimitable est le produit de l'alliance parfaite entre des saveurs iodées et sucrées. Inutile de l'éplucher, la pomme de terre primeur AOP de l'île de Ré se cuisine avec sa peau et se plie à d'innombrables cuissons, à la vapeur, au beurre, en papillote ou encore au four. L'AOP comprend deux variétés précoces ; l'Alcmaria à la chair fondante, que l'on trouve sur les marchés dès le mois d'avril, et la Charlotte à la chair jaune, disponible de la mi-mai à la fin de juin.

La pomme de terre primeur de l’Île de Ré a décroché l’AOP en 1998.

Fragiles, ces pommes de terre doivent être conservées à l'abri de la lumière pour que leurs qualités gustatives perdurent, et consommées dans les neuf jours qui suivent la date de leur conditionnement. Entre Ars-en-Ré et Saint-Martin-de-Ré, une coopérative rétaise regroupe une vingtaine de producteurs. Ces derniers cultivent le précieux tubercule sur 120 ha environ. Depuis 2008, la coopérative maraîchère produisant la pomme de terre de l'île de Ré et la coopérative vitivinicole (vins de pays charentais, pineaux des Charentes, trousse-chemise et cognac) se sont regroupés pour former Uniré, l'Union des coopératives de l'île de Ré. Près de 2 000 tonnes de pommes de terre sont cultivées par an, soit environ 2 % de la production française de pommes de terre primeur. Elles doivent être commercialisées rapidement après l'arrachage.

Les pommes de terre primeur de l'île de Ré bénéficient d'une AOP depuis 1998. L'obtention de ce prestigieux signe de qualité va de pair avec le respect d'un cahier des charges qui certifie des méthodes de production reconnues garantissant une maturité optimale. Ce cahier des charges va définir des règles qui déterminent notamment les méthodes de culture. Au début du mois de janvier, les producteurs préparent soigneusement le lit de semis ; une terre meuble pour accueillir les plants et assurer un bon démarrage de la culture. Sur l'île de Ré, la densité est volontairement forte pour limiter le développement des tubercules afin que s'expriment pleinement les qualités gustatives. Dès le mois d'avril, les producteurs surveillent la maturité des pommes de terre en mesurant leur taux de matière sèche. Ce taux est systématiquement contrôlé car il garantit des qualités organoleptiques et la typicité d'un légume primeur. Les pommes de terre sont ensuite récoltées avec beaucoup de précaution : tôt le matin pour éviter les premières chaleurs, avec des machines ou manuellement pour ne pas altérer le tubercule. Les pommes de terre sont soigneusement lavées, triées et calibrées. Elles sont ensuite conditionnées en caisses en bois, cartons, sachets fraîcheur ou filets avant de poursuivre leur route sur les étals.