Cafetiers et restaurateurs attendaient beaucoup de ce 2 juin, même Paris où seule l'ouverture extérieure était tolérée. Au déjeuner, les tables se sont remplies timidement, mais le soir venu, les terrasses ont été prises d'assaut par une foule inhabituelle en ces temps de postconfinement. C'est à croire que le besoin de convivialité était devenu, l'espace d'un instant, plus fort que la crainte du Covid-19. Le lendemain, cependant, les exploitants ont dû déchanter. Le baromètre repartant nettement à la baisse, faute de solution de repli, une bonne partie de la clientèle s'est à nouveau éloignée du zinc. Les professionnels ont dû se contenter à nouveau de faire de la figuration. Nous sommes dans une situation où, en province, les exploitants peinent à remplir leurs salles en dépit de la distance sociale qu'ils ont mise en place. Dans ces conditions, le danger de contamination semble assez hypothétique. Il est temps de rouvrir totalement les restaurants en Île-de-France, afin d'entamer sérieusement le long travail de séduction qui va ramener progressivement les Français dans les CHR. Il ne faudra pas pour autant s'exonérer du protocole sanitaire. Même s'il paraît superfétatoire, ce dispositif se révèle rassurant pour toute une frange de la population qui ne se sent pas encore en confiance. Beaucoup de grandes toques, comme Guy Savoy, demandent justement d'accélérer le rythme de la réouverture. Il ne faut pas oublier que dans ce contexte, la restauration haut de gamme est très menacée, car très dépendante du tourisme, et va mettre beaucoup de temps à retrouver le chemin de la rentabilité. Autant commencer le plus tôt possible !