Les bulles franciliennes

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Installée depuis 2018 dans un entrepôt de Nanterre, la Limonaderie de Paris, dirigée par Rodolphe Grosset, propose une gamme de limonades et de colas fabriqués localement, en Île-de-France.

« Les cafés-hôtels-restaurants étaient notre cible principale. On souffre beaucoup », explique Rodolphe Grosset, faisant référence à la crise sanitaire et aux mesures gouvernementales qui impactent ce secteur. Le P-DG de la Limonaderie de Paris l’assure, « la crise ne peut pas être un accélérateur. Mais elle vient confirmer une tendance ». Une tendance liée au local, aussi bien de la part des consommateurs que de la part des professionnels de la restauration. « La crise a mis en valeur notre dépendance et notre besoin de proximité du producteur. Les restaurateurs sont dans une démarche de proximité. On les soutiendra à la reprise », assure-t-il. Avec son entreprise, Rodolphe Grosset joue à plein la carte du local, et davantage encore depuis 2018. En effet, aux débuts de la société, en 2013, la production de limonade était sous-traitée. Lors du déménagement dans un entrepôt de Nanterre – une ancienne chocolaterie -, la production a été internalisée. « Nous avons toujours eu la volonté de produire nous-mêmes », affirme-t-il.

Le made in France, une « marque de fabrique »

Outre la production, les matières premières utilisées viennent de France. « On privilégie le régionalisme et ensuite le nationalisme » , insiste le P-DG, qui cite le sucre en provenance d’Île-de-France. Les boissons sont proposées dans les magasins de produits régionaux et les épiceries fines. 90 % des ventes sont réalisées en Île-de-France.

Rodolphe Grosset n’en est pas à sa première expérience dans le « made in France ». Celui qui a auparavant exercé le métier de trader en matières premières l’avoue, il s’agit d’une « marque de fabrique ». Cette passion a démarré avec Fonbelle, société spécialisée dans l’industrie du cadeau souvenir. « Nous sommes très dépendants de l’export chinois. Il n’y a pas de sens éthique, ni écologique. Il n’y a aucun sens en lui-même. L’essence du souvenir est locale. » Avec le Béret français, à Bayonne, « le dernier fabricant basque de bérets », Rodolphe Grosset est resté fidèle à ses convictions. Il s’est inspiré de Breizh Cola pour créer la Limonaderie de Paris. Mais il ne joue « pas sur les mêmes ressorts », bénéficiant du « côté international de la marque » que représente Paris. L’objectif ne consiste pas à concurrencer le leader du secteur, Coca-Cola. En effet, « c’est trop prétentieux. L’idée est de répondre à une demande de produits régionaux. Nous sommes sur un marché de niche, avec une stratégie locale et un positionnement éco-friendly », annonce-t-il, ses boissons étant désormais exclusivement vendues dans des bouteilles en verre (33 et 75 cl).

« On peut peser sur l’Île-de-France » 

Le déménagement a également conduit à « plus d’offres et un packaging avec une version contemporaine ». L’offre est ainsi composée d’un Cola, d’un Cola zéro, d’un Cola bio, d’une limonade et d’une limonade bio. Mais également de limonades aromatisées au kiwi, au mojito et aux agrumes. Enfin, la gamme mixer dispose des goûts ginger beer et tonic.

Avec ses huit salariés, en production et dans l’administratif, la marque produit plusieurs millions de bouteilles par an. « On peut peser sur l’Île-de-France », se félicite Rodolphe Grosset. Le P-DG de la Limonaderie de Paris réfléchit actuellement à d’autres projets, mais « il faut déjà bien réussir ce qu’on fait ». D’autant plus que le contexte actuel ne lui apparaît pas propice : « Ce n’est pas le moment de lancer un produit aujourd’hui alors que les clients ne sont pas à l’écoute. »

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