Le confinement a pris fin, même si les rues parisiennes n’ont pas vraiment changé de physionomie le 11 mai. La vie va reprendre lentement ses droits et les gestes barrières vont progressivement entrer dans les réflexes des Français. Jeudi 7 mai, le Premier ministre a esquissé une intention, celle de l’ouverture au début juin des cafés-restaurants en zone verte si tout se passe comme prévu. À quoi bon en effet rouvrir si c’est pour essuyer une nouvelle vague ? Cette considération semble aujourd’hui avoir fait son chemin dans la tête de nombreux professionnels. Les entrepreneurs ont en effet toujours du mal à admettre qu’attendre en croisant les bras représente la meilleure attitude à adopter. Il faudra patienter encore deux semaines pour savoir si les restaurateurs peuvent se positionner dans les starting-blocks de la reprise. Le Gouvernement devrait attendre la fin mai pour se prononcer sur la deuxième phase du déconfinement. Nous saurons alors si la partie est gagnée. Si le recul du virus s’affirme, la stratégie du pouvoir aura été payante. Le retour à la normale sera une question de temps et il faudra l’accompagner avec une bonne dose de prudence. La résurgence d’une seconde vague ne peut cependant être totalement exclue. Cette nouvelle serait catastrophique. Elle ouvrirait de fait un débat sur l’utilité du confinement. Le choc économique qui résulterait de la perspective d’une nouvelle mise entre parenthèses de l’appareil productif risquerait d’être plus ravageur que l’épidémie. Les Français accepteront-ils de rentrer de nouveau dans leurs foyers ou les populations actives préféreront-elles braver le danger tout en continuant à protéger les populations les plus exposées ?