L’heure du Salon de l’agriculture sonne

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Cette année, « l’agriculture vous tend les bras » au salon qui se tient du 22 février au 1er mars à la porte de Versailles. Ce slogan montre bien le tournant pris par ce secteur qui a cerné les limites du productivisme et cherche un nouveau modèle économique plus durable, plus varié et plus proche du consommateur.

Les gouvernements passent, les modes changent, mais le Salon de l’agriculture demeure comme un dernier point de repère tangible et commun tant pour les ruraux que pour les citadins. Chaque année, il sert de point de rencontre entre ces deux mondes que tout tend à séparer, mais qui montrent chacun une farouche volonté de rapprochement. Les consommateurs sont de plus en plus désireux de connaître la vérité sur le contenu de leur assiette et de comprendre le cheminement qui mène de la fourche à la fourchette. Ce n’est pas un hasard  si de plus en plus de restaurateurs prennent, fin février, le chemin de la porte de Versailles pour découvrir des produits authentiques et créer un lien solide avec les producteurs. Il faut aussi mentionner le Concours général agricole, qui se déroule sur le salon et fête cette année ses 150 ans. Outre les animaux, 21 000 produits seront présentés aux 10 240 jurés dans l’espoir d’obtenir une médaille. La compétition est souvent rude. Selon les organisateurs, une médaille obtenue au Concours général fait progresser en moyenne le CA du produit de 15 à 20 %. À travers le salon, les agriculteurs, de plus souvent taxés à tort de pollueurs, sont désireux de se justifier aux yeux du grand public, comme l’exprime Jean-Luc Poulain, président du Ceneca et du salon : « Nous entrons dans une ère nouvelle où la confiance a été rendue nécessaire par le besoin croissant chez nos consommateurs d’aller vers des produits authentiques.  »

Retrouvez L’Auvergnat de Paris sur le Salon de l’agriculture

QUELQUES REPÈRES SUR LE SALON


• Brasserie de l’Aveyron, stand : 3 B 112

• Espace resto Cantal : 3 D 040

• Stand Aveyron : 1 C 030

• Stand Cantal Destination : 3 R 172

• Stand département Lozère : 3 B 168

• Stand région Auvergne-Rhône-Alpes : Stand :

3 B 064 – 3 B 089 – 3 B 075 – 3 R 120 – 3 B 049 3 B

052 – 3 C 067 – 3 D 067 – 3 B 037 – 3 R 142

3 H 193 – 3 D 040

• Comité de promotion des produits de l’Allier : 3 L 094

• Restaurant de l’Allier 3 F 191

• Stand de Brasseurs de France 2.2 B 38

Cette année, les exploitants agricoles ont une raison supplémentaire d’aller au-devant des citadins. La phrase « L’agriculture vous tend les bras » a été choisie comme thématique de l’édition 2020. Le constat est simple. La spécialisation à outrance des exploitations a vécu. Les nouveaux agriculteurs se diversifient, s’intéressent au bio, transforment leurs produits et s’impliquent dans la mise en place de circuits courts. « Une agriculture en voie de diversification a besoin de bras supplémentaires et si le métier intéresse, il n’est pas fermé », observe Jean-Luc Poulain. Dans cet esprit, le président du SIA exhorte d’ailleurs les agriculteurs à ouvrir leurs fermes au public. Il faut d’ailleurs reconnaître que la nouvelle génération a tendance à reprendre le chemin de l’agriculture. Le cas le plus emblématique est celui du couple formé par Fanny Agostini, l’ancienne animatrice de télévision, et son mari, Henri Landes, ancien directeur de la fondation GoodPlanet. Le couple a tiré un trait sur son ancienne vie pour faire le pari d’un retour à la terre en ouvrant, en Haute-Loire, une ferme pédagogique. Ce cas médiatique n’est pas isolé. En présentant le salon à la presse, les organisateurs avaient invité quelques-uns de ces nouveaux agriculteurs, à l’image de Gwendoline Palmer et Mahdi Nakechbandi, anciens cadres reconvertis dans le maraîchage. Leur histoire n’a rien à voir avec ceux qui dans les années 1970, ont quitté les villes pour les champs en nourrissant une vision trop romantique de l’agriculture. Ce couple a bien les pieds sur terre et a réussi en trois ans à se greffer au petit village où il s’est installé. Il contribue aujourd’hui largement au développement local. Au-delà du maraîchage, il élève des poules pondeuses et veille sur des arbres fruitiers. Mais ce genre de démarche demande des efforts. Même si elle ne reviendrait en arrière pour rien au monde, Gwendoline Palmer prévient : « Notre objectif, c’est de dégager un Smic pour deux. Dans le monde du travail, c’est la base. Quant aux vacances, cela représente pour nous une utopie… » Il faut en effet rappeler que le revenu moyen mensuel d’un agriculteur s’élevait à 1 250 € en 2016.


Ouvert du 22 février au 1er mars de 9h à 19 h Paris Expo Porte de Versailles, 1, place de la Porte-de-Versailles – 75015 Paris – Entrée plein tarif : 15 €

salon-agriculture.com

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