L’Île-de-France relève doucement la tête

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« Depuis mars 2020, nous traversons une crise hors norme par son ampleur, par sa durée et par ses conséquences », a résumé en préambule le président du Comité régional du tourisme (CRT) de Paris Île-de-France, Éric Jeunemaitre, lors d’une conférence, le 16 septembre, au Musée du quai Branly. Éric Jeunemaitre déplore un premier semestre 2021 du même cru que celui de 2020, mais se veut rassurant au regard des chiffres de l’été qui vient de s’achever. Pour mesurer l’ampleur de la baisse d’activité liée à la crise sanitaire, les chiffres du CRT étaient très attendus. Ils n’ont pas manqué de confirmer le ressentiment des professionnels présents ce jour-là. Ainsi, en 2020, la destination Paris Île-de-France a enregistré une perte de 33 millions de visiteurs par rapport à 2019 : un manque à gagner estimé à 16 Md€. La période correspondant au premier semestre 2021 n’a permis que d’accueillir cinq millions de touristes, soit une chute de 40 % par rapport au premier semestre 2020. « Cela s’explique par le fait que de janvier à mars 2020, notre destination avait connu une activité normale », traduit Éric Jeunemaitre.

L’hôtellerie a payé un lourd tribut à la Covid-19 avec une activité qui dévisse de 46 % durant le premier semestre 2021 par rapport à 2020. « Les chiffres de l’été 2021 montrent toutefois une reprise progressive de l’activité », se félicite-t-il. Par rapport à l’été 2020, les mois de juin à août ont ainsi connu une progression de la fréquentation de l’ordre de 47 %. Par ailleurs, les prévisions de réservations hôtelières pour septembre et octobre sont deux fois supérieures à celles de l’an dernier. Parmi les raisons de cette embellie, une reprise notable du tourisme d’affaires avec la reprise des salons et des congrès. La réouverture des sites touristiques, dès le mois de juin, a aussi permis à la fréquentation hôtelière de redémarrer, même « si cela ne représentait que 30 % de la fréquentation du mois de juin 2019 ». Du côté du trafic aérien, on note là aussi du mieux avec 2,2 millions de passagers supplémentaires en juin 2021 en comparaison à juin 2020. Si les clientèles françaises et européennes sont bien représentées, on assiste au retour des clientèles lointaines comme les Américains. « Ils redeviennent ainsi une clientèle importante de notre destination, à l’exception des Britanniques », souligne le président du CRT. Ces différents chiffres illustrent néanmoins que le niveau de fréquentation d’avant la crise sanitaire n’a pas encore été retrouvé. Si les perspectives de retour sont réelles, elles demeurent toutefois intimement liées à l’évolution de l’épidémie à l’échelle mondiale.

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