Miel de corse AOP : le nectar du maquis

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L’appellation d’origine protégée « miel de Corse » recouvre une gamme de six miels. La flore de l’île, son abeille noire typique, et le savoir-faire des apiculteurs corses garantissent à chacun une identité unique.

Aujourd'hui, 160 apiculteurs produisent sous l'AOP miel de Corse. Crédits : AOP miel de Corse.
Aujourd'hui, 160 apiculteurs produisent sous l'AOP miel de Corse. Crédits : AOP miel de Corse.

La formule « AOP miel de Corse » pourrait laisser croire qu’il n’existe qu’un seul type de miel sur l’île de Beauté. Or en réalité il s’agit au pluriel des miels de Corse, car l’appellation n’en compte pas moins de six variétés, et chacune possède une typicité particulière. « Pour obtenir ces différentes expressions, nous transhumons les ruches entre maquis et forêt, mer et montagne, en suivant les floraisons, détaille Denis Casalta, président de l’AOP et apiculteur à Ocana (Corse-du-Sud). Les miels corses sont le reflet d’un terroir : nous ne produisons pas de miels monofloraux. Ici, ce sont les paysages et les saisons que nos abeilles butinent. »

L’environnement naturel de l’île est unique. Au climat exceptionnel s’ajoute une végétation composée d’espèces variées, regroupant 2 800 plantes et fleurs dont 127 n’existent qu’en Corse. Conformément au cahier des charges de l’appellation, les producteurs sont soumis à de fréquentes analyses de pollen pour vérifier la qualité des associations florales de leurs miellées. La qualité des miels corses tient aussi au travail de ses ouvrières ailées. « L’abeille noire de Corse est typique de l’île, explique Denis Casalta. C’est une souche locale, protégée par un arrêté ministériel interdisant l’introduction d’autres abeilles. Travailleuse et agressive, elle ne butine que des fleurs sauvages, à l’exception des clémentiniers et des châtaigniers. »

Des châteaux de miel

En Corse, l’activité apicole remonte à l’Antiquité. Autrefois, les ruches étaient souvent implantées dans les murs mêmes des maisons d’habitation. Une tradition que l’on retrouve dans l’étymologie des noms de lieux. En effet, les villages voisins de Moltifao et de Castifao, en Haute-Corse, signifient respectivement « beaucoup de miel » et « châteaux de miel » !

iL’abeille noire utilisée par les producteurs n’existe qu’en Corse. Crédits : J.Jouve.
L’abeille noire utilisée par les producteurs n’existe qu’en Corse. Crédits : J.Jouve.

De nos jours, plus de 160 apiculteurs produisent sous l’appellation d’origine protégée et détiennent près de 90 % des ruches de l’île. Cependant, la filière fait face à des difficultés liées aux conséquences de plus en plus visibles du changement climatique. « La chaleur et le sec nous arrivent du sud et nous sommes en première ligne, constate le président de l’AOP. C’est l’écosystème entier qui est perturbé et les abeilles, qui en font partie, ont du mal à s’adapter. Les aléas climatiques impactent nos productions, le métier se complexifie. » Ce patrimoine insulaire d’exception est-il menacé ? « Pas encore », tempère Denis Casalta. Alors, que les gourmands se rassurent, on trouvera encore cette année du miel de Corse sur les étals.

www.mieldecorse.com

Fiche technique

– Miel de printemps : clair à doré ; fruité et floral.

– Miel de maquis de printemps : ambré ; onctueux, notes de caramel et de cacao.

– Miel de maquis d’été : clair ; fruité et aromatique.

– Miel de châtaigneraie : ambré ; amertume légère et boisé.

– Miel de miellats du maquis : ambré foncé ; réglisse, caramel et fruits mûrs.

– Miel de maquis d’automne : ambré clair ; amer et boisé.

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