Passe d’arme autour de la revalorisation des salaires

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Dans son édition du 5 octobre dernier, Le Parisien interrogeait Thierry Grégoire, président de la branche des saisonniers à l’Umih. Celui-ci livrait un certain nombre de mesures pour redonner de l’attractivité au secteur, à commencer par une revalorisation de 6 à 9 % des salaires, ainsi que l’instauration d’un 13e mois et d’un week-end de congé garanti. En ligne de mire, un « accord historique », selon Thierry Grégoire, qui fait référence au prochain tour des négociations qui se déroulera le 18 novembre prochain au ministère du Travail. Le Groupement national des chaînes (GNC), un syndicat associé à l’Umih, ainsi que le Syndicat national de la restauration thématique et commercial (SNRTC) n’ont que peu goûté ces propositions et ont vivement réagi par voie de communiqué. Ils dénoncent notamment une absence de concertation : « Les organisations représentatives d’employeurs des chaînes hôtelières (GNC) et des chaînes de restauration (SNRTC), qui jouent un rôle actif dans le dialogue social aux côtés des autres acteurs de la branche, regrettent l’absence de concertation qui a mené à des initiatives individuelles. » Le GNC et le SNRTC vont même plus loin, attaquant les propositions en elles-mêmes, qui « ne reflètent pas l’ensemble des problématiques auxquelles la profession est confrontée ». Le Groupement national des indépendants (GNI) s’est quant à lui exprimé en des termes similaires. Dans un courrier rédigé par son président, Didier Chenet, on peut notamment lire : « Le GNI se désolidarise de tels propos. D’abord, parce que les négociations ne se mènent pas sur la place publique. Ensuite, parce que les propositions qui seront faites doivent requérir l’accord du collège patronal pour ensuite être présentées aux organisations de salariés. »

À l’heure où nous écrivons ces lignes, l’Umih n’a pas réagi aux déclarations de son président de branche ni aux reproches des autres syndicats patronaux, mais du côté des organisations salariales, FO juge les propositions sur le salaire « intéressantes » , tandis que la CGT s’est montrée plus mesurée. Quoi qu’il en soit, comme le rappellent Didier Chenet et Jean-Virgile Crance (président du GNC), différentes étapes guident traditionnellement les négociations autour de la convention collective. Organisations patronales et salariales définissent leurs priorités puis les mettent en commun avec leurs pairs, avant de les confronter aux propositions des différents partenaires syndicaux. Ainsi, le prochain rendez-vous, qui réunira le Gouvernement, les organisations patronales ainsi que les syndicats de salariés, devrait permettre d’établir des modalités plus claires afin de parvenir à de nouveaux accords de branche.

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