Le 1er avril, qui vient de s'écouler, était porteur de l'espoir d'une reprise sur le front des terrasses. Hélas, le calendrier et la météorologie nourrissent parfois des désaccords ponctuels ! Et ce jour tant attendu fut le théâtre d'une chute record du mercure dans les thermomètres. Les patrons de café et de restaurant n'ont même pas pu réchauffer leurs clients, surpris par le retour soudain des frimas. Le jour même, ils ont perdu le droit de chauffer leurs terrasses afin de contribuer... au recul du réchauffement climatique. Autre sujet de mécontentement, beaucoup de professionnels parisiens nourrissaient un sujet d'inquiétude plus préoccupant qu'une arrivée inopinée du gel. Ils n'ont toujours pas reçu de réponse a leurs demandes d'autorisation de terrasse temporaire. Nous reviendrons sur ce sujet la semaine prochaine, mais il est dès à présent clair que ces sésames seront délivrés au compte-gouttes.
Les lenteurs de l'administration constituent malheureusement un sujet inépuisable et il semble que le législateur ne soit guère plus véloce. Il a attendu le 31 mars pour publier au Journal officiel un décret pris la veille pour fixer les limites de l'interdiction du chauffage en terrasse. Il fait ainsi état d'exceptions diverses dont « les lieux couverts, étanches à l'air et fermés par des parois latérales rigides par nature... » Plus clairement, si la terrasse est fermée, il reste possible de la chauffer. Encore faut-il que les autorités municipales n'y trouvent rien à redire. Aussi, les clients qui désirent fumer devront désormais quitter le lieu pour le faire. ils se consoleront sans doute en songeant que grâce à leur sacrifice, la banquise va se renforcer à vue d'œil.