Terroir d’Avenir, des hommes et des lieux

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En Île-de-France, le fournisseur Terroir d’Avenir fait le pari de proposer uniquement des produits en circuit court. Un travail de sourcing minutieux qui séduit de plus en plus de restaurateurs.

Longtemps implanté dans le coin de Bercy, Terroir d’Avenir vient de déménager du côté de Vitry-sur-Seine (94) pour un entrepôt plus grand. « Notre outil de travail était devenu obsolète, on n’était plus en capacité de répondre à la demande. » C’est bon signe… Car Terroir d’Avenir a poussé il y a une dizaine d’années à peine au milieu des mastodontes du secteur, étalant des valeurs d’équité et de qualité qui n’avaient pas encore la cote d’aujourd’hui. « Nous avons créé cette entreprise après avoir rencontré des producteurs du réseau Slow food qui ne trouvaient pas de débouchés pour leur production, parce qu’ils ne correspondaient pas aux calibres, se souvient Alexandre Drouard, cofondateur avec Samuel Nahon. Nous voulons défendre une agriculture paysanne, de bon sens, qui permet à l’agriculteur de vivre correctement. On aurait pu fonder une association pour défendre cela, mais on estime qu’il n’y a que le commerce et la manière de consommer qui puissent faire bouger les choses. »

La loi des petites séries

À force de persévérance –« on a embauché des acheteurs experts pour chaque famille de produits » -, Terroir d’Avenir a noué des partenariats avec 300 paysans français et quelques autres en Europe, dont ils partagent la philosophie et valident les produits. Tous doivent montrer patte blanche en garantissant des légumes de pleine terre ou de plein champ en polyculture, l’utilisation de semences paysannes et une saisonnalité exemplaire des produits. 80 % de ce que commercialise Terroir d’Avenir est par ailleurs bio. Mais « le gros de notre travail reste la logistique. On travaille avec de toutes petites fermes, la taille moyenne des exploitations est de 4 ha, et on doit sans cesse trouver des solutions pour faire venir leurs produits car beaucoup de transporteurs n’acceptent pas de se rendre dans les endroits les plus isolés. »

Terroir d’Avenir compte 150 clients restaurateurs en Île-de-France.

Malgré tout, les produits se retrouvent en moins de 48 h dans les cuisines d’un restaurant. Et pour la pêche, elle est vendue dès le lendemain. « Là aussi, on ne travaille qu’avec des petits métiers, à savoir des bateaux de moins de 12 m qui pêchent à la ligne, aux casiers ou aux petits filets pour limiter l’impact sur la population. » Seul bémol, il faudra encore attendre septembre pour pouvoir commander en ligne, pour le moment tout se fait par téléphone. Et le prix ? « Les chefs se rendent compte que ce n’est pas beaucoup plus cher qu’ailleurs. On n’aurait pas pu se développer si on avait été plus chers. Ce qui nous permet de garder la maîtrise, c’est que nos produits ne sont pas disponibles tout le temps et cela demande de la flexibilité aux restaurateurs. On a bien conscience que ce n’est pas possible dans toutes les cuisines. »

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