Lorsqu'on investit dans une armoire froide, le premier réflexe devrait être de regarder l'étiquette énergétique des appareils. Car c'est généralement là que le bât blesse sur le long terme. Des mauvaises performances occasionnent une facture d'électricité qui s'enflamme. S'il fallait regarder à la dépense, mieux vaudrait se focaliser sur le coût d'usage que sur celui de l'achat. Cet affichage obligatoire présente plusieurs informations clés, à savoir le classement de l'appareil (de A à G) et sa classe climatique (de 1 à 5). Ces deux informations sont intimement liées et leur lecture se complète. « Ce qui est important pour les professionnels, c'est d'avoir une classe climatique de 5 avec un classement énergétique de A à D », explique Alain Poisot, chef de marché réfrigération et laverie chez Electrolux professional. La classe climatique 5 est en eff et attribuée à des équipements qui parviennent à garder une température de conservation stable dans un environnement à 40 °C avec un taux d'humidité de 40 %. Les conditions proches d'une cuisine en plein service… Le classement énergétique dépend pour sa part des technologies utilisées pour optimiser sa performance. On considère que le remplacement d'une armoire positive classée G par une armoire classée A permet d'économiser 300 € d'énergie par an. Le fabricant a ainsi mis les moyens pour concevoir une gamme d'armoires réfrigérées classées A extrêmement bien isolées, Ecostore, usant notamment de 90 mm d'isolant, « l'équivalent de ce qui est utilisé pour les chambres froides ». Electrolux Professional tout comme Foster sur la dernière version de sa gamme EcoPro G3 emploient du cyclopentane, un isolant plus durable et plus résistant à long terme. L'optimisation énergétique repose également sur la fiabilité des condenseurs et sur leur entretien. Les deux leaders ont travaillé sur des composants impliquant peu d'entretien, sans que cela nuise à la performance de l'appareil. Pour autant, on ne rappellera jamais assez que le choix d'un emplacement correctement ventilé est indispensable et ce, peu importe la sophistication de l'équipement choisi.
La question des gaz réfrigérants
Le processus d'évolution de la réglementation sur les gaz arrive à son terme. Le bonus à l'équipement expirera d'ailleurs le 31 décembre de cette année (lire en encadré). Depuis le début de 2022, les gaz frigorigènes utilisés dans le matériel neuf doivent présenter un indice de pouvoir de réchauffement global (PRG) inférieur à 250. Ce qui exclut désormais les fluides R404 et R134 qui figuraient parmi les plus exploités, remplacés par les R290 et R600 pour ce qui est des groupes logés. Les anciens fluides restent tolérés dans les installations avec groupe déporté, qui requièrent une puissance que ne supportent pas les gaz alternatifs. Si ce n'est le CO2, la lueur d'espoir sur cet épineux sujet avec son PRG exceptionnellement bas, égal à 1. « C'est clairement l'avenir », confirme Alain Poisot. Seulement, le coût des installations au CO2 reste très élevé - l'innovation ne permettant pas encore de l'utiliser dans des groupes logés - et pas forcément compatible avec de petits équipements. La technologie est tout de même déjà beaucoup pratiquée en GMS. « Cela implique de travailler avec de très hautes pressions qui demandent des qualifications particulières. L'ensemble des spécialistes en réfrigération ne sont pas encore opérationnels pour les prendre en charge, mais à mon avis, c'est une question de temps, pour former les techniciens. » Certains fabricants se sont déjà positionnés sur ce segment, proposant des armoires avec groupes déportés au CO2. C'est le cas du Français Odic qui adapte une partie de sa gamme, et d'Electrolux Professional pour sa gamme Ecostore.
« Ce qui est important, c'est d'avoir une classe climatique de 5 avec un classement énergétique de A à D » - Alain Poisot
Penser aussi avec pragmatisme
Pour un usage quotidien, la praticité importe autant que les considérations écologiques et économiques. Avec un impératif : préserver la qualité des aliments stockés au froid. Dans ce cadre, le choix de l'armoire doit répondre à plusieurs enjeux, à la fois sur la bonne répartition de la température dans l'enceinte réfrigérée, mais aussi une redescente rapide après les ouvertures de porte. Electrolux se distingue là par sa technologie Optiflow, qui intègre une circulation d'air latérale en plus du mouvement vertical. Du point de vue de la capacité, attention à se référer au volume utile, les fabricants rivalisent sur ce point. L'agencement des divers éléments (évaporateurs, crédences) est déterminant pour optimiser la place, que ce soit sur les grilles ou en y glissant des bacs GN. Cet aspect entre aussi en compte sur le plan du nettoyage. Les modèles emboutis épargnent de devoir retirer toute la structure des étagères et présentent un revêtement sans recoins qui complexifierait le nettoyage. Dans la continuité, on notera l'atout du digital pour contrôler et répertorier les relevés de température. Un indicateur lisible en un clin d'œil est toujours confortable, la présence d'un port USB est d'une aide précieuse pour collecter les données. Enfin, le confort de travail ne doit pas être oublié, notamment du point de vue du bruit. La norme pose une limite de 70 décibels sur les grandes lignes, mais au-delà de 60 décibels, l'impact sur les collaborateurs peut se faire sentir.
Bonus à l'investissement, ne tardez pas
La loi des finances 2019 a mis en place un dispositif de déduction fiscale pour faciliter l'acquisition d'équipement froid utilisant des gaz à faible pouvoir de réchauffement planétaire. Ce dispositif est applicable pour toute acquisition de matériel neuf affecté à l'activité de l'entreprise. Il permet de déduire du résultat imposable un suramortissement de 40 % du prix de revient de l'équipement de façon linéaire sur toute sa durée d'amortissement. Par exemple : un restaurateur soumis à l'impôt sur le revenu achète une armoire frigorifique fonctionnant au gaz R290, le 1er juillet 2021 pour la somme de 3 000 €. Ce bien est amortissable sur cinq ans. En complément de l'amortissement de droit commun, il lui sera possible de déduire de son résultat imposable, un bonus supplémentaire de 40 % du montant de son investissement : soit 120 € en 2021 (au prorata de l'année écoulée), puis 240 € par an de 2023 à 2025 et le solde de 120 € en 2026 pour un total de 1 200 €. Cela représente une économie d'impôt de 80 € par année pleine.
ARMOIRE ECOPRO G3, FOSTER
Volume brut : 600 litres en armoire simple, 1 350 en armoire double. 4 niveaux GN2/1. Système de ventilation Airlines optimisé, étagères antibasculement. Disponible en armoire standard, à porte vitrée, à double portillon bitempérature, en version deux portes ou encore traversante.

ARMOIRE ECOSTOREHP TOUCH, ELECTROLUX
Volume brut : 670 litres en armoire simple. Grilles à incrément de 3 cm, antibasculement. Système de ventilation vertical et horizontal Optiflow, écran LCD avec préenregistrement des températures et gestion des relevés. Gestion améliorée du dégivrage.