On imaginait les clients reprendre massivement le chemin des bars, cafés et restaurants, garnissant de nouveau les terrasses et, dans une moindre mesure, les salles des établissements... mais la reprise apparaît bien molle pour beaucoup d'exploitants. Si certaines zones, à l'instar des rues Saint-Maur ou du faubourg Saint-Denis, semblent tirer leur épingle du jeu, force est de constater que les Parisiens ne se ruent pas sur les terrasses, malgré les extensions qui ont été accordées par la Mairie de Paris. Entre le développement du télétravail et la mise en place d'un protocole sanitaire lourd, contraignant pour les professionnels comme pour les clients, il semblerait que les consommateurs fassent perdurer certains usages nés durant le confinement : la vente à emporter et la livraison de repas battent leur plein. Mais en terrasse, les serveurs s'impatientent. Ce déséquilibre d'activité est bien sûr à nuancer d'un arrondissement à l'autre. Cependant, il suffit d'arpenter les rues de la capitale pour se convaincre que les choses peinent à revenir à la normale, tandis qu'une proportion significative d'établissements n'a pas rouvert ses portes. Est-ce la crainte du Covid-19 ou la soif de grand air, après des mois de confinement, qui expliquerait le manque de clients P Sans doute un peu des deux. En attendant, les exploitants s'adaptent et, comme le montre notre enquête (voir pages 6 et 7), « oscillent entre crainte et optimisme ». Face à cela, le chômage partiel est encore une réalité pour de nombreux salariés du secteur. Dans un contexte où l'activité est diminuée, les patrons d'établissements n'ont toujours pas mobilisé l'intégralité de leurs équipes. Gageons que le retour des beaux jours permettra de nouveau aux CHR de faire le plein.