Grand Marnier met le cap sur le bar

  • Temps de lecture : 3 min

Poussé par Campari, propriétaire de la marque depuis 2016 et de la distribution en France depuis le début de l’année, Grand Marnier est fermement décidé à s’offrir une place de choix sur les étagères des bars de l’Hexagone.

Grand Marnier veut revenir en bonne place sur les comptoirs français. Son succès dans le secteur de la pâtisserie et notamment avec les fameuses crêpes Suzette ont presque éclipsé le fait que la fameuse bouteille au cordon rouge est née autour du bar. Alors que les cocktails ont le vent en poupe et que cette liqueur a toute légitimité pour y jouer les premiers rôles, la marque rappelle opportunément qu’elle est « mixologue depuis 1880 ».

Tout commence en 1827, lorsque Jean-Baptiste Lapostolle crée une distillerie produisant des liqueurs de fruits à Neauphle-le-château, près de Versailles. Un demi-siècle plus tard, Louis-Alexandre Marnier, le mari de la petite fille du créateur, imagine le Grand Marnier, un triple sec, à base de cognac et d’oranges amères. Néanmoins, au fil des années, dans l’Hexagone, la célèbre bouteille est devenue plus présente dans les armoires des pâtissiers que sur les étagères des bars. Une présence réelle, mais discrète qui explique peut-être que la marque ne soit plus prophète dans son pays dans lequel elle n’écoule que près de 450 000 cols de Cordon rouge par an. Ses ventes internationales sont nettement plus significatives, puisqu’elle évoluent entre 10 et 12 millions de bouteilles en année normale. Il est donc évident que « la reconquête du marché national passe par une affirmation sur le territoire de la mixologie », comme l’indique Géraud de La Noue, directeur général de Campari France distribution.

Le grand Takeover sur Seine

Depuis 2016, la vision des dirigeants de Grand Marnier a été profondément renouvelée. La famille Marnier-Lapostolle, propriétaire historique, a cédé cette année-là sa marque au groupe Campari. Plus récemment en mars dernier, Campari a officiellement acquis la société Baron Philippe de Rothschild France qui détenait dans son portefeuille de distribution Grand Marnier. Campari adonc désormais toute les cartes en main pour relancer la célèbre liqueur créée par Louis-Alexandre Marnier. La marque a ainsi organisé à la fin de l’été un grand Takeover sur Seine en mettant sur pied cinq soirées sur un bateau durant lesquelles cinq bars ont convié les Parisiens à déguster des créations de cocktails réalisées autour du Grand Marnier.

Il faut rappeler que Grand Marnier reste un acteur essentiel du vignoble de Cognac. Son directeur et maître assembleur, en Charente, Patrick Raguenaud est d’ailleurs président du Bureau national interprofessionnel du cognac. Les chais, installés à Bourg-Charentes travaillent localement avec près de 400 familles de vignerons. Le Grand Marnier contient au moins 51 % de cognac en ce qui concerne la version Cordon rouge et jusqu’à 86 % pour la cuvée Quintessence. Le complément est assuré par un distillat d’orange bigarade provenant des Caraïbes ayant macéré dans de l’alcool. Chaque assemblage réunit trois ou quatre millésimes de cognac.

Pour clarifier son positionnement, Grand Marnier a arrêté la production de son Cordon jaune, sorte de premier prix de la marque. Outre Cordon rouge, la maison produit d’autres déclinaisons : la cuvée Louis-Alexandre Marnier-Lapostolle, la cuvée du Centenaire et la cuvée très haut de gamme, Quintessence.

PARTAGER