La star des pommes de terre primeurs

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Sa saison ne dure que quinze jours. La bonnotte de Noirmoutier, pomme de terre primeur par excellence, se distingue par son goût sucré et son terroir terre-mer affirmé.

Il ne faut pas la rater. La bonnotte de Noirmoutier, star des pommes de terre primeurs, se récolte uniquement durant la semaine du 9 mai. Une seule et unique semaine suivie de dix à quinze jours pour la consommer. « D’ailleurs, on ne dit pas qu’on la ramasse, on va plutôt la cueillir car elle est encore accrochée. On peut comparer ça à une grappe de raisin », explique Patrick Michaud, producteur et président de la Coopérative des producteurs de Noirmoutier. Plantée et cueillie uniquement à la main dans sa terre insulaire si particulière, la bonnotte fait office de produit d’exception. Sur une terre îlienne entourée par l’océan et balayée par les embruns, les pommes de terre puisent tout leur caractère dans leur effet terroir. Elles sont cultivées sur des sols sablonneux, auxquels les producteurs de la coopérative amènent des algues marines pour pousser cet effet « terre-mer ». « On amende les sols de goémons, une tradition que l’on a héritée de nos ancêtres », explique Patrick Michaud. Ainsi, des algues brunes, rouges ou vertes, laissées par les marées d’équinoxe, sont ramassées sur les plages de l’île en tracteur par les producteurs à la fi n septembre-au début octobre. Une tradition qui apporte des oligo-éléments et un caractère salin aux terrains. Les pommes de terre, elles, sont plantées au début février. Plantées à la Chandeleur et ramassées en même temps que le muguet au début mai.


PLANTÉES ET CUEILLIES À LA MAIN

Le cahier des charges de la bonnotte de Noirmoutier, dotée d’un Label Rouge depuis 2018, prévoit une culture en billons, sur une butte en deux rangs, « cela permet un meilleur drainage aérien et d’essorer le terrain en cas de grosses pluviométries ». Autre spécificité : la mise en germoir des plants de pommes de terre. « On les fait germer, car nous les plantons à la main dans les buttes, et cela nous fait gagner en précocité. » Sur l’île, la bonnotte fait office de fer de lance de la coopérative, mais d’autres variétés sont aussi cultivées par les 25 producteurs (11 000 tonnes de pommes de terre sur 400 ha). À l’image de la Sirtéma, la première de l’année récoltée entre le 15 mars et le 30 avril, ou de la Lady Christ’I, ramassée du 1er mai au 1er juillet.

récolte la bonnette de Noirmoutier
La bonnotte de Noirmoutier ne se ramasse pas, elle se cueille. © spagPhotography


AVEC LA PEAU

Différente par son terroir et sa culture, la bonnotte l’est aussi par son goût. « Elle n’est pas farineuse, sucrée, avec une texture particulière et ce petit goût de noisette qu’on lui prête souvent. En dégustation à l’aveugle, on reconnaît toujours la bonnotte », prévient le président de la coopérative. Petites et délicates, elles ont aussi la particularité de ne pas demander à être épluchées, « leur peau est très fine », rappelle-t-il. Une finesse qui charme les chefs et les restaurants pendant sa courte saison. « La meilleure façon de préparer la bonnotte de Noirmoutier reste la plus simple : bouillies à l’eau, avec un peu de beurre, de fleur de sel de Noirmoutier et un œuf mollet. C’est le goût avant tout. » Garante d’une tradition et d’un savoir-faire ancestral insulaire, la bonnotte de Noirmoutier œuvre également avec son temps. La coopérative table sur une évolution du packaging pour tendre vers le zéro plastique, et les produits commercialisés sont garantis avec zéro résidu de pesticides. Une autre manière de valoriser ce produit d’exception.

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